Nous prenons la route vers Trafraout, montagnes et roches noires, les paysages sont rudes.

Nous passons prés d’un oued énorme qui ressemble plus à un énorme canyon, c’est impressionnant. Nous nous sentons tout petit face à ce genre de paysage. Que c’est beau, mais que c’est beau.

Le soir nous bivouaquons à notre plus grande joie dans un coin magnifique et tranquille. Nous sommes content de nous retrouver tous les 5 face à l’immensité. Ces derniers jours, nous avons eu la chance de faire de belles rencontres que ce soit des voyageurs ou des locaux, mais nous sommes vraiment heureux de nous retrouver un peu seuls. Maxence et Inès nous préparent un bon feu de camp. Inès est très efficace pour ramasser du bois, une vraie petite scout avant l’heure. Nous passerons un petit début de soirée seuls avec nos deux grands devant le feu à chanter et à se raconter nos aventures de ces derniers jours, les joies, les peines, les peurs, les impressions. Super temps de qualité en famille, de la gestion des émotions pour ne pas oublier les bonnes formations de Quitterie de l’an dernier, bref du bonheur à savourer.

Le lendemain, nous continuons de savourer notre temps tranquille. Antoine fera quelques aménagements complémentaires pour la voiture et une petite séance de collage de stickers…

Nous poursuivons notre route vers Tafraout avec la recherche d’un bivouac pour le soir. Malheureusement, l’environnement est peu propice pour y déployer notre tente : hautes montagnes de roches, absence de végétation (hormis quelques palmeraies souvent cultivées), oueds certes à sec mais qui peuvent se remplir rapidement et sans prévenir… Moment toujours un peu stressant que celui d’avancer sur la route, à la recherche du lieu de bivouac tout en constatant que la nuit est en train de tomber. Et les règles sont simples : ne jamais rouler de nuit + ne jamais arriver de nuit sur un bivouac.

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Nous finirons par prendre la direction d’une auberge à Igmir. Malheureusement, l’auberge est exceptionnellement fermée… Un des hommes qui palabraient non loin de la voiture pendant qu’Antoine était allé se renseigner auprès de l’auberge a rapidement compris notre situation. Il vient donc à notre rencontre et nous échangeons quelques mots. Il parle très bien français. Après une ou deux minutes de conversation, il nous invite à venir diner et dormir chez lui. Sur ses conseils, nous laissons la voiture au milieu de la rue et le suivons dans un dédale de ruelles sans éclairage. Nous finissons par arriver chez lui où sa femme Mamas nous réserve un accueil chaleureux.
Cette fois, la maison n’est pas en terre. La faïence recouvre les murs, il y’a l’eau courante et les sanitaires sont plus proches de ce dont nous avons l’habitude 😉 A la retraite, mais toujours propriétaire de deux auto école, il possède une maison à Rabat où il vit la plus part du temps, et une maison ici à Igmir, son village natal. Il nous parle de ses 6 enfants dont la plus part ont fait des études supérieures et vivent maintenant à Casablanca ou à l’étranger. Nous aurons de beaux échanges sur la culture marocaine et partagerons quelques visions de la vie. Avant le diner, il nous sera proposé de passer une tenue marocaine, histoire de se mettre à l’aise. Ne croyez pas que Quitterie a été à nouveau obligé de porter une robe de chambre rose. Il s’agissait d’une grande robe avec broderies au col. Pour Antoine, se fut aussi une « robe » pour homme. On a bien rit et nous sommes prêté au jeu avec plaisir.

Le lendemain matin, visite du village que nous avions aperçu de nuit la veille. Nous retrouverons notre voiture et reprendrons la route de Tafraout. Une fois encore, nous sommes émerveillés de l’accueil chaleureux de ce peuple. Cela nous amène vraiment à réfléchir à la place que nous réservons à l’étranger et aux voyageurs que croise notre couple… serions nous capable en France, d’accueillir une famille étrangère rencontrée dans la rue qui ne sait pas ou elle va dormir le soir même?

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Dimanche 11/11

La route est douce ce matin, nous retrouvons avec une vraie joie des petites touches de verdures ici ou là… c’est fou comme cela manque après 10 jours de désert noir (roches et cailloux). Vraiment il doit être rude de vivre au quotidien dans un tel endroit…. où le simple fait de marcher peut s’avérer compliqué, encore plus en claquette… Quitterie est admirative devant toutes les taches physiques qu’on l’air d’avoir à faire les femmes dans ces petits villages.
Nous déjeunerons au milieu des gorges de Ait Mansour et prenons la route vers les célèbres rochers bleus. Le paysage est amusant. Des rigolos inspirés d’une envie d’art ont peint en couleurs certains des énormes rochers qui nous entourent. Nous y trouverons un endroit juste parfait pour bivouaquer. Dans l’après midi nous partirons à l’assaut des ces rochers énormes… Maxence agile comme une gazelle monta en 5 secondes… c’était très impressionnant de le voir si haut et  peu rassurant pour mon cœur de maman. Du coup, nous sommes tous montés et la vue était à couper le souffle. Une bonne soirée de bivouac comme on les aime autour d’un grand feu et avec notre guitare sous les étoiles.

Lundi 12/11

Nous reprenons la route dans l’après midi après avoir bien bullé dans cet endroit merveilleux. Les enfants travaillent bien les matinées et c’est vraiment le meilleur moment de la journée pour l’école. En général, l’école commence à 10h pour se terminer 1h30 après. Louis joue pour le moment à nos cotés ou passe du temps avec Antoine s’il dissipe trop Inès et Maxence. Le plus difficile, c’est de jongler entre les deux et de n’être pas dérangé par l’autre au moment de l’apprentissage d’une notion… j’essaye d’alterner manipulation et cahiers pour avoir des temps où ils sont en autonomie. Nous progressons chaque jour et avons tous de la joie à nous retrouver pour le temps de l’école.

Nous arrivons à Tiznit le soir après une belle route à travers les pistes. L’objectif pour nous à Tiznit est double:
– gérer l’achat d’un panneau solaire. Nous voulions tester sans et c’est pourquoi nous ne nous en sommes pas occupés en France avant notre départ… mais au vue de notre consommation électrique et de la lenteur de la remorque à se recharger lorsque nous roulons, il nous parait maintenant évident de l’utilité d’un tel instrument. Nous espérons trouver notre bonheur ici…
– nous voudrions aussi faire fabriquer une bâche pour isoler le coin cuisine lorsqu’il pleut et que la tente est dépliée. Les quelques pluies nous ont bien montré que faire la cuisine sous un parapluie n’était pas très aisée.
Nous nous installons donc au camping de Tiznit pour gérer ces sujets techniques et visiter la ville.