Au petit matin du 29 novembre, nous nous levons de bonne heure pour passer la frontière vers la Mauritanie.

Nous sommes tous excités. Nous avons hâte de quitter le Sahara Occidental et de continuer notre descente de l’Afrique… Nous le sentons avec Antoine, nous nous éloignons encore un peu plus de la France. En Mauritanie, c’est la « vraie » Afrique qui nous attend… Nous plaisantons en nous disant que si nous voulons encore faire demi tour…. c’est maintenant. Alors, nous choisissons à nouveau ce grand voyage un peu fou et nous redisons « OUI » ensemble. Nous sommes confiants, détendus et certains que la route nous réserve encore de « magnifiques galères » mais surtout de merveilleuses rencontres et un temps exceptionnel à passer tous les 5.

Nous avons bien préparé ce passage de frontière, et sommes très sereins.
La complexité de cette frontière tient en deux points:
– la traversée du fameux Noman’s Land entre le Sahara occidental et la Mauritanie. C’est une zone de 4 kms de large revendiquée par aucun Etat, et donc sans aucune loi. Elle est réputée chaude et dangereuse où tous les trafics seraient possibles.
– le visa se prend normalement à la frontière.

Nous mettons donc au point notre nouvelle stratégie (qui a germé dans nos têtes après le passage à Ceuta. Notre plan de bataille est le suivant:
– descendre en famille : montrer les enfants, les laisser parler, raconter des tas de choses, faire craquer les policiers et les douaniers devant nos petites têtes blondes/brunes.
– être cool, détendus, souriants, en pantalons, avoir le moins possible l’air de touristes, avoir le temps, montrer qu’on est pas pressé, qu’on ne cautionne pas les backshish, et parfois laisser les enfants faire n’importe quoi dans les bureaux pour accélérer le mouvement.

Bilan des courses: une heure pour sortir du Maroc entre le passage à la police, la douane, le scanner (ils cherchent des armes et de la drogue), une heure pour traverser les 4 kms de pistes du Noman’s Land (camion en panne qui bloquait le début de la voie) et trois heures pour les démarches en Mauritanie. Au final, notre stratégie a bien fonctionné. Les enfants sont de formidables passeports pour dérider presque tous les douaniers. Nous avons vraiment bien vécu ce passage de frontière. Dès l’entrée en Mauritanie, le paysage commence à changer. Le désert à perte de vue, très peu de village, des lignes droites interminables entre un ciel orangé et des dunes de sables. MAGNIFIQUE.

 

Nous installons notre premier bivouac Mauritanien dans un coin de paradis au milieu des dunes… Nous qui pensions arriver de bonne heure pour profiter du bac à sable géant avec les enfants nous avons raté le coche à cause de notre premier ensablement. Quitterie a été trop gourmande et voulait continuer quelques mètres plus loin car le coin lui semblait plus joli un peu à gauche de la dune… mais Antoine y est allé à pas d’escargots et avec nos 4,7 tonnes… bref, nous sommes restés tankés dans un petit bac à sable. Nous avons mis 1h pour en sortir avec plaques et treuil… Nous vous laissons juge de la situation pour savoir à qui la faute. Les enfants ont bien joué pendant ce temps et nous avons bien ris après coup de notre aventure.


Retrouvez dans notre épisode #4, quelques belles images de Mauritanie