Après une bonne nuit au bord d’un champ à quelques kilomètres du poste frontière, nous prenons le temps de vivre ce matin là.

Opération coupe de cheveux pour tout le monde… on va tenter d’éradiquer ces maudits poux par THE solution radicale. Et au programme de cette journée : lessive, jeux, peinture pour Inès qui avait tellement hâte de pouvoir s’y remettre.

Nous découvrons une Côte d’Ivoire très chaleureuse mais avec des routes en tellement mauvaise état. Nous nous engageons sur l’autoroute A7 qui relie le poste frontière à la première grande ville : Odienné. 100 km de route encore plus difficile que celle du sud du Mali. Des bosses, des trous, des cailloux… bref, nous mettrons 2 jours à arriver à Odienné. Le paysage est sublime et nous avons vraiment le temps de l’admirer… mais ça chahute comme en pleine mer au milieu de cette piste. On est secoués comme des pruniers et la voiture souffre sacrément.

Au bout de 2 jours de piste, nous nous apercevons un soir arrivant au bivouac que l’électricité de notre remorque est en train de cramer… des fils ont fondu… bref, on a failli prendre feu. On enchaine les galères techniques tout de même, non?
On décide de prendre les choses encore une fois avec philosophie et ne voulons pas que ce nouveau problème entache la bonne humeur de ce voyage. Nous irons donc faire des courses tous les jours pour gérer la panne de frigo et nous achèterons de l’eau en bouteille. On n’aura plus de bière fraiche mais on survivra et on fonctionnera avec des lampes de poches au bivouac… en fait, rien de trop handicapant. On réglera le problème à Abidjan pendant notre pause de Noël.
Odienné… enfin du bitume, première victoire.

Direction Man, pour visiter cette célèbre ville avec sa cascade et sa forêt sacrée. Nous faisons étape à Bako et bivouaquons 2 jours au milieu de la brousse. L’un de nos pneus a éclaté et nous changeons la roue. Nous réparerons le pneu chez un petit garagiste du coin qui se prendra plus pour un chirurgien. En Afrique, quand un pneu éclate, ils essayent tout de même une réparation. Ils mettent une pièce à l’intérieur du pneu et cousent sur le flan à gros points… je suis épatée par la couture! Il faudra penser à changer nos pneus avant d’arriver en France car ça ne passera pas ce genre de réparation de fortune. Cette galère nous a permis de rencontrer Herman et Abou, deux jeunes gars venus aider Antoine dans la manip. Ils sont revenus le soir avec le matos pour nous préparer un thé et passer une bonne soirée au coin du feu. Nous avons beaucoup échangé sur le mariage des très très jeunes filles (pendant que nous palabrions au coin du feu, on entendait non loin, une fête. C’était le mariage d’une fille de 17 ans avec un homme de 40 qui avait déjà une épouse…) , la dote à apporter, la belle famille à entretenir une fois marié, la corruption du pays, la difficulté de pouvoir travailler car bon nombre de boulots nécessitent de payer des sommes astronomiques avant de pouvoir les exercer…. encore un fois, des échanges profonds et sincères.

 

En arrivant à Man nous nous posons chez les Focolari pour bivouaquer. Les enfants sont surexcités car ce matin, nous partons en sortie de classe! Nous partons à la découverte de la cascade de Man et de la foret sacrée remplie de singes! Nous avons prévu le pique- nique, les sacs à dos, les casquettes et la crème solaire comme à l’école! Le car sera un 4×4… tout aussi amusant! Nous jouons le jeu à fond, ils sont comme des fous. La sortie de classe sera donc réussi: jolie cascade malgré la saison sèche du moment, une bonne partie de chasse aux papillons de toutes les couleurs (Inès nous impressionnera par sa dextérité, elle a réussi à en attraper une dizaine à la main, en arrivant tout tout doucement vers eux!). Quand aux singes, pas vu un seul. Trois hypothèses, les singes restent planqués à cause de notre bruit, nous n’étions pas au bon endroit… ou alors ils ont tous été mangé… nous ne le saurons jamais! Tout le monde était un peu déçu. Heureusement nous en verrons bien d’autres en continuant notre voyage vers le sud de l’Afrique.